Dans les Côtes-d’Armor, la baie de Saint-Brieuc abrite l’un des plus grands gisements de coquilles Saint-Jacques de France. Cette ressource précieuse, surnommée « l’or blanc », est exploitée avec rigueur pour assurer sa pérennité. Grâce aux règles mises en place par les pêcheurs depuis plusieurs décennies, la population de ce mollusque emblématique continue de prospérer.

La pêche à la coquille Saint-Jacques est une activité exigeante et encadrée. Deux principales méthodes de pêche sont utilisées dans la baie de Saint-Brieuc : la pêche en plongée et la pêche à la drague.

  • La pêche en plongée : Cette méthode respectueuse de l’environnement consiste à récolter les coquilles une par une, directement sur les fonds marins. Les plongeurs, équipés de bouteilles d’oxygène, sélectionnent minutieusement les coquilles répondant aux critères de taille minimale. Bien que cette pratique soit plus exigeante physiquement et demande plus de temps, elle permet de minimiser les perturbations des habitats marins et de garantir une sélection précise.
  • La pêche à la drague : Plus couramment pratiquée dans la baie, cette méthode repose sur l’utilisation de dragues métalliques pesant chacune environ 300 kg. Ces engins, tractés par les bateaux, raclent le fond marin pour capturer les coquilles. Chaque sortie de pêche, limitée à une durée d’une heure, donne généralement lieu à quatre remontées de drague. Bien que cette méthode soit plus intensive, elle est strictement réglementée pour en limiter l’impact écologique.

Chaque saison, d’octobre à avril, environ 230 bateaux partent en mer pour récolter ces coquillages convoités. La zone de pêche, s’étendant de l’Île de Bréhat à l’ouest jusqu’au Cap Fréhel à l’est, contient près de 94 000 tonnes de coquilles réparties le long du littoral costarmoricain.

Pour éviter la surexploitation, le temps de pêche est strictement limité. De plus, les sorties sont restreintes à deux ou trois jours par semaine, et chaque bateau ne peut ramener qu’un maximum d’une tonne de coquilles, avec une taille minimale de 10,5 cm.

Une gestion responsable et efficace

Les réglementations actuelles ne sont pas récentes : elles ont été mises en place dès les années 1970 par les pêcheurs eux-mêmes, conscients de la nécessité de préserver leur ressource. Ce cadre strict a prouvé son efficacité, car le stock de coquilles Saint-Jacques en baie de Saint-Brieuc est aujourd’hui plus abondant que jamais. D’année en année, les records de captures sont battus, garantissant ainsi la continuité de cette pêche emblématique.

Une surveillance renforcée

Pour garantir le respect des règles, les services maritimes veillent de près à la bonne application des quotas et des horaires de pêche. Leur présence régulière en mer limite les infractions et assure une exploitation durable de la coquille Saint-Jacques. L’année dernière, pas moins de 7 200 tonnes ont été pêchées dans le respect de ces réglementations.

Un modèle de gestion durable

L’histoire de la pêche à la coquille Saint-Jacques en baie de Saint-Brieuc illustre parfaitement comment une gestion rigoureuse des ressources marines permet de concilier activité économique et préservation des écosystèmes. Grâce à l’engagement des pêcheurs et aux règles mises en place, ce précieux mollusque continue de prospérer, assurant un avenir prometteur à cette pêche traditionnelle bretonne.